Ethique et don de Said Metina

Saïd METINA

Réflexions suite à notre réunion du 18 octobre.

C’est autour d’une table simple que des femmes et des hommes simples, du mouvement Lions, se sont réunis
pour aborder le thème « l’éthique et le don »
Si l’éthique est l’ensemble des règles de conduite considérées bonnes de façon absolue et définitive et propres
à une culture, nous devons mettre à jour le contenu de notre culture et par respect de l’humanité considérer
qu’elle n’est ni universelle, ni surtout hégémonique.
Ne sommes nous pas avant tout le produit de cette culture à laquelle nous avons tous de manière consciente
et inconsciente contribué ? Nous en sommes donc les producteurs…
Partant de ce principe, nous pouvons donc affirmer que les constats de dérives comportementales comme
l’oubli des pratiques du : RESPECT – COMPREHENSION – CIVISME et bien ETRE SOCIAL, nous en sommes les
dépositaires, les garants avec une mission d’une grande importance.
Si nous considérons l’éthique comme un bien universel dont nous serions qu’usufruitier :
Nous avons alors le devoir de laisser ce bien aux générations suivantes bien plus qu’en bon état.

TRANSMETTRE et ENCOURAGER la pratique de ces valeurs d’abord au sein même de nos propres familles,
ensuite au sein de nos clubs et enfin dans notre environnement professionnel à travers un comportement et
des actes adaptés et en harmonie avec nos discours.

Toutes les actions LIONS n’ont pas pour but de récolter des fonds pour les redistribuer sous forme de don
d’argent, il y a le don de soi, le don de son temps pour aider dans la cité comme en dehors ceux qui sont dans
le besoin. Elles peuvent prendre diverses formes (Accompagnement, écoute, conseils…)
Aider, selon le LAROUSSE signifie faire don de quelque chose, abandonner gratuitement et définitivement. Le
don sous toutes ses formes répond bien à cette notion de « sans contrepartie », sauf si le donateur décide de
vérifier l’utilisation des fonds (si le don est pécuniaire).

Dans cette action de don, il y a donc deux parties celui qui donne et celui qui reçoit.
Nos interrogations pour le donateur :

Qui sont ceux qui ont besoin de don ?
Comment les sélectionner, selon quels critères et qui définit ces critères ?
Comment donner ? En silence (sans publicité), en mettant en avant l’action de notre
organisation ?...
Comment être sur que le don a bien été employé à l’objet auquel il était destiné ?
Le don doit-il être unique, répétitif… ?
Quelle éthique pour cet acte ? Quel comportement ? Quel discours doit accompagner ?
Nous pouvons également nous interroger sur l’étique du « Receveur » ?
Sachant que cela relève de la responsabilité de chaque être.

Pour ma part la problématique du don si je distingue 3 formes de don selon l’idée de d’Antony :

INVOLUTIF -STATIQUE – EVOLUTIF –

DON INVOLUTIF/INVOLUTION

Trois définitions :

1. Mathématiques : Application mathématique qui est son inverse
2. Chirurgie : État d'un tissu ou d'un organe qui régresse
3. Botanique : État d'un élément de plante qui se roule vers l'intérieur

Retenons la définition médicale qui nous conduit donc à penser que le don involutif fait régresser le
receveur. Cette régression est le point du vue du donateur :
Comment se perçoit le receveur ?

A-t-il toute la lucidité pour analyser sa situation ?
Le rôle du donateur peut-il aller jusqu’à l’accompagnement pour une prise de conscience ?
Où se situe la frontière pour notre réflexion de Lions entre aide et volonté de changer l’autre ?
Ce type de don peut être utile s’il ne place pas le receveur en état de dépendance et dans
l’assistanat. Il peut être encore plus utile s’il résout momentanément une situation difficile à
condition qu’elle se limite dans le temps et elle permet au receveur d’utiliser ce don pour faire
évoluer sa situation vers un mieux.
DON STATIQUE

Le mot statique peut désigner ou qualifier ce qui est relatif à l'absence de mouvement.
Ce qui nous amène à considérer que l’association des deux mots peut signifier que ce type de don ne
provoque aucun changement puisqu’il n’y a pas de mouvement.
Si nous acceptons de faire rentrer dans ce cadre l’aide d’urgence ponctuelle, en quoi diffère t-il vraiment du
don involutif ? Peut-être dans son caractère d’urgence et sans récurrence.

DON EVOLUTIF

Antony qualifie le don « Evolutif » d’intelligent dans la limite où il suscite chez le receveur la meilleure part
de lui-même !
Qu’est ce que la meilleure part ? Diffère-t-elle d’un sujet à un autre ? Comment moi donateur puis-je la
reconnaître ?
Antony poursuit en faisant appel à sa responsabilité : Qu’est ce que la responsabilité ?
Le Larousse nous dit : « La responsabilité suppose la possibilité d’agir en connaissance de cause »,
Est-ce à dire que le receveur est conscient de sa situation et qu’il agit en connaissance de cause ?
Prendre conscience est le début de l’évolution pour arriver à un autre possible !
Si nous répondons oui alors cela nous ramène à nos interrogations antérieures :
A qui ? Comment ? …

INVOLUTIF ? STATIQUE ? EVOLUTIF ?

Nous avons tous convenu que le don évolutif est le plus approprié car il fait appel à différentes valeurs de
notre mouvement (Responsabilité-Dignité-Liberté).
Je vous propose de réfléchir à une diffusion de nos travaux non seulement informative mais également
interrogative et formative ?
Le questionnement est l’outil le plus puissant dont dispose un être pour accompagner son prochain sur la
question du sens.

PLATON disait
« Si l’on interroge les hommes sur chaque chose en posant les bonnes questions, ils découvrent la vérité par
eux-mêmes sur chaque chose »

KIPLING disait : « J’ai connu six honnêtes serviteurs, ils m’apprirent tout ce que je sais, ils se nomment
QUI-QUOI-COMMENT-OU-QUAND-POURQUOI »

Alors sous quelle forme et avec quel contenu doit-on aborder la question du don au sein des clubs ?
Pourquoi pas envisager une diffusion par étape et sous forme de questions auquel le club peut répondre s’il
le désire de manière à entretenir un lien fort avec notre commission ?

Merci pour votre attention.